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Comeos est en campagne pour les élections !

12/03/2024 | FR / NL

Comme souvent, Comeos fait son Calimero. La fédération des employeurs du commerce vient en effet de rédiger un mémorandum à l’attention du futur gouvernement, comprenant 30 revendications.  Certaines pour se donner bonne conscience au niveau environnemental, d’autres pour flexibiliser plus encore le secteur. De concertation sociale, il n’en est nulle part question ! Comeos veut un secteur libéralisé où le travail est toujours plus flexible, toujours moins cher et colle à la réalité des caprices des consommateurs. Pour le SETCa, c’est non à la plupart des revendications de Comeos. Nous voulons d’un secteur où les travailleurs peuvent s’épanouir avec des conditions de travail correctes.

Cette année, le secteur commerce a été durement secoué avec le conflit Delhaize. Celui-ci a fait remonter à la surface un dossier éminemment important pour l’avenir du secteur : celui de l’harmonisation et de la simplification des commissions paritaires. Certaines ont vu le jour il y a plus de 50 ans. Depuis lors, le secteur s’est bien évidemment transformé et pas qu’un peu !

Une vraie concertation sur l’avenir du secteur

Depuis des années, le SETCa réclame qu’une table ronde sur l’avenir du commerce ait lieu, que celle-ci se penche sur l’avenir des commissions paritaires, mais aussi plus généralement sur les problèmes que le commerce peut rencontrer. Le monde évolue, le commerce également. Soyons acteurs
de son évolution, c’est aussi cela le rôle de la concertation. 

Le développement de l’e-commerce, le commerce transfrontalier, la politique fiscale non harmonisée au niveau européen, les ouvertures de plus en plus nombreuses et sauvages d’enseignes qui ont tout du cowboy et qui ne respectent pas la concertation sociale sont des réalités avec lesquelles nous devons vivre. Tous ces sujets viennent petit à petit détricoter les relations sociales et la concertation sociale qui pouvaient exister dans le secteur. 

En franchisant tous ses magasins et en favorisant leur reprise par des personnes déjà propriétaires de multiples magasins, Delhaize fait apparaître le caractère désuet des commissions paritaires telles qu’elles
existent depuis près de 50 ans.  

Le mémorandum de Comeos ne contient pas un mot sur l’avenir du secteur commerce, points qui sont pourtant si fondamentaux à la sauvegarde d’un secteur qui emploie au sens large 500.000 travailleurs,
pour la plupart d’entre eux peu qualifiés et qui trouvent dans le commerce des opportunités
de carrière. 

Depuis des années, Comeos a préféré faire du lobbying auprès des différents ministres afin d’élargir la précarité dans le secteur. De régulation, il n’en n’a jamais été vraiment question… 

Certains Ministres (essentiellement dans la suédoise) ont donné raison au banc patronal en accordant il y a quelques années les Flexi-jobs pour le secteur. Différentes formes d’élargissement du travail étudiant ont également mis à mal la stabilité d’emploi dans ce même secteur.

Dans le même temps, les organisations syndicales ont rappelé que des solutions devaient être trouvées à l’intérieur du secteur par la concertation, de manière à ce qu’on puisse encore avoir des emplois
de qualité et faire une carrière correcte dans le secteur. 

Il est inutile d’aller crier partout comme politique qu’il faut augmenter le taux d’emploi et dans le même temps détricoter un secteur pourvoyeur d’une main-d’oeuvre nombreuse et où les moins qualifiés peuvent trouver un travail et s’épanouir.

Qu’est-ce que Comeos veut et dont nous ne voulons pas ? 

Un secteur fort ? Clairement, ce n’est pas l’ambition de Comeos. Lors des dernières négociations sectorielles, le SETCa a été le fer de lance de l’encadrement et de la limitation de la précarité. Au fur et à mesure des années, nous l’avions déjà obtenu dans certaines entreprises, où la concertation sociale
fait encore sens. Nous voulions l’étendre à tout le secteur. Nous avons obtenu une recommandation qui oblige les entreprises à mettre ce sujet à l’agenda de la concertation sociale. Pendant que nous négocions cela avec eux, ils écrivent un mémorandum qui vise le contraire… Belle bande d’hypocrites ! 

  • Du travail de nuit facilité : si nous lisons attentivement le mémorandum de Comeos, de quoi est-il question ? De flexibilité ! Ainsi, Comeos voudrait que la notion de travail de nuit soit changée. Il serait désormais possible de travailler jusqu’à minuit sans avoir aucun sursalaire. Comeos entend faire reconnaître que la notion de travail de nuit est exclusivement entre minuit et 6h du matin, là où pour l’instant tout travail au-delà de 20 heures est considéré comme du travail de nuit et donc limité. 
  • Le dimanche, un jour de travail normal : Comeos entend également flexibiliser les ouvertures du dimanche en laissant une liberté de choix totale aux enseignes pour ouvrir, en diminuant les sursalaires relatifs au dimanche. 
  • Plus de flexibilité : En termes de flexibilité de la relation de travail, Comeos entend faire obtenir une annualisation* du temps de travail de manière automatique, sans concertation. 
  • Toujours plus de magasins : Comeos veut également des permis plus rapides pour établir de nouveaux
    établissements commerciaux, là où nous disons qu’il faut une régulation du nombre de nouveaux commerces. 
  • Du travail toujours moins cher : Comeos veut à nouveau diminuer les cotisations de sécurité sociale sur les bas et les moyens salaires (passés de 25 à 20%) et faire du salaire net en simplifiant notamment les différents types de chèques. Comeos veut d’une réforme fiscale. Nous sommes également demandeurs d’une réforme fiscale qui favorise les bas et moyens salaires mais encore faut-il avoir des projets pour aller chercher la moins-value pour l’ONSS et pour la fiscalité dans les poches des mieux nantis pour arriver à un équilibre dans les finances publiques et de cela Comeos ne parle pas… 
  • Une remise en cause de l’indexation des salaires : Comeos veut également remettre en cause l’indexation automatique des salaires en parlant d’indexation nette (et non plus d’indexation sur le brut). 
  • Des malades dérangeants : Comeos veut se débarrasser de ses malades de longue durée en les orientant vers d’autres secteurs, alors que nous voulons de la prévention et des solutions pour les travailleurs de plus de 50 ans. 
  • Comeos veut briser les grèves : comme si le dossier de Delhaize n’avait pas été suffisant, Comeos veut casser les mouvements de grève en instaurant un service minimum pour les centres de distribution, de manière telle à ce que les magasins soient achalandés même si les travailleurs font grève. A aucun moment Comeos ne se pose la question de savoir pourquoi les travailleurs se mettent en grève, il faut parfois des mois pour que nous puissions obtenir une réunion de conciliation auprès du Ministère, tant les employeurs traînent les pieds pour y venir. 

Il ne s’agit là que des points les plus visibles de la politique anti concertation sociale. 

A aucun moment et nulle part, il n’est question de dialogue social, d’harmonisation des commissions paritaires ou encore de concertation nécessaire sur l’évolution du secteur. Quelles pourraient par exemple être les réponses des interlocuteurs sociaux aux défis de l’e-commerce ou du commerce transfrontalier ? Quid des défis de la digitalisation ? Comment aborder la problématique de travailleurs toujours plus âgés et usés ? Comment leur permettre de décélérer sans être malades et en formant les plus jeunes ? Quels messages peuvent être portés ensemble envers les politiques pour défendre l’emploi en Belgique sans pour autant viser le moins disant social ? Passer en force, mépriser la concertation, c’est désormais le leitmotiv toujours plus présent de Comeos. Le SETCa continuera à se battre pour plus de concertation, pour moins de précarité de l’emploi et pour une flexibilité de la relation de travail encadrée de manière à permettre un bon équilibre vie privée/vie professionnelle.

*La durée hebdomadaire moyenne du travail est calculée 6 sur une période de référence d’un an plutot qu’une semaine. 


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